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Derrière Solar Impulse, l’incroyable succès d’une grande école suisse

Partenaire de l’avion solaire, l’École polytechnique de Lausanne est devenue en 15 ans l’une des meilleures universités du monde.

Bertrand PICCARD réalise actuellement un tour du monde à bord d’un avion propulsé uniquement grâce à l’énergie solaire. Imaginez 17 248 cellules photovoltaïques en silicium monocristallin de 130 microns d’épaisseur sur les ailes. Une envergure de 72 mètres, plus grande que celle d’un Boeing 747 Jumbo Jet… et un poids équivalent à celui d’une voiture. Bertrand Piccard est déjà une star mondiale pour avoir réussi le premier tour du monde en ballon en 1999. Ce psychiatre suisse à de qui tenir. Son père, Jacques Piccard, était recordman mondial de plongée en sous-marin, et son grand-père, Auguste Piccard, le premier à atteindre la stratosphère à bord d’un ballon. Il avait inspiré à Hergé le personnage du professeur Tournesol !

Mais ce projet fou d’avion solaire n’aurait pas pu se concrétiser sans le soutien de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). En dehors de la Suisse, qui avait entendu parler de cette école, qui comptait moins de 5 000 étudiants, avant qu’un médecin, de père suisse et de mère irlandaise, Patrick Aebischer, n’en prenne la tête en 2000 ? À l’époque, (presque) tout le monde avait protesté contre la nomination de cet hurluberlu. Que venait faire un spécialiste des neurosciences au pays des ingénieurs ?

Une université de rang mondial

Dans un livre intitulé simplement Patrick Aebischer, le journaliste Fabrice Delaye, du magazine économique Bilan (et lui-même diplômé de l’EPFL), raconte la carrière étonnante de ce chercheur qui considère que la créativité scientifique sera de plus en plus à la frontière des disciplines (*). En prenant son poste, à l’âge de 45 ans, Patrick Aebischer annonce que Lausanne va devenir une université technologique de rang mondial, avec un fort accent sur le concept « info-nano-bio », comprenez la convergence des technologies de l’information, des nanotechnologies et des biotechnologies… Pour lui, le travail scientifique, c’est le chaos créatif.

À l’époque, vue de Zurich ou de Genève, Lausanne n’est que le chef-lieu d’un canton longtemps agricole. Imaginez les réactions en France si le président de l’université de Saint-Étienne ou celui de Dijon annonçaient qu’ils débaucheraient d’ici une décennie des célébrités du MIT de Boston ou de la Brown University à Rhodes Island ? C’est pourtant ce qui s’est passé. L’EPFL est aujourd’hui en 96e position, selon le classement académique des universités mondiales de l’université Jiao-tong de Shanghai. Le nombre d’étudiants a doublé, et 50,4 % d’entre eux viennent de l’étranger. Le nombre d’enseignants a également doublé (390), et 70 % d’entre eux sont étrangers. Enfin, 192 start-up sont nées via l’EPFL depuis l’arrivée de Patrick Aebischer.

Source : Le Point

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