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Les conditions qui permettent aux énergies propres d’êtres rentables

Des ressources naturelles abondantes

 Là où le soleil, le vent ou la chaleur géothermique abondent, les systèmes produisent bien plus, dans des proportions de 40 à 50 % dans l’éolien ou le PV par exemple. C’est suffisant pour faire basculer l’équation économique du bon côté. Le sous-sol très chaud de l’Islande, de l’Indonésie ou dela Toscanea fait localement sortir de terre quelques centrales de production d’électricité ou de chaleur. L’Islande a ainsi réussi à attirer des sidérurgistes comme Alcoa, ravis de profiter de cette énergie bon marché. L’hydroélectricité repose sur la même équation. Une grosse trentaine de giga watts pousse en plus chaque année pour chacune des deux énergies, un développement toutefois freiné par les mouvements sociétaux qui redoutent les destructions et les perturbations de terrain générées par ces technologies.

Quant aux panneaux solaires thermiques, ils démontrent depuis longtemps leur compétitivité dans les pays du Sud.

Des sites isolés

Le solaire photovoltaïque a trouvé, pour premier marché, les archipels situés dans la ceinture équatoriale (« sun belt »). Ces conditions offrent un terrain idéal au solaire : la ressource est abondante, le réseau électrique difficile à créer et l’énergie fossile coûteuse d’accès. Résultat, le photovoltaïque est plus compétitif pour un village ou une communauté qu’un groupe électrogène Diesel. Ces conditions se retrouvent en Afrique, aux Maldives, en Indonésie ou dans le Pacifique. 

Un marché libre et des prix élevés

« En Turquie, les producteurs éoliens n’utilisent pas le tarif d’achat régulé car le marché spot permet de vendre à un meilleur prix aux distributeurs d’électricité. C’est un pays très bien venté où les fermes éoliennes produisent beaucoup et trouvent leur place grâce  à un prix élevé de l’électricité et un marché de l’électricité vraiment libéralisé. On y trouve de nombreuses compagnies de distribution qui surveillent leur mix énergétique », explique Eric Scotto, dirigeant du producteur français Akuo. 

Des contrats longs terme pour garantir l’investissement

Le marché brésilien possède, en dehors du marché réglementé pour les particuliers, un marché libre fonctionnant par appel d’offres avec des contrats d’approvisionnement sur vingt ans. « Dans ces conditions de long terme, les producteurs d’énergie renouvelable sortent des offres plus compétitives que les offres conventionnelles qui doivent actualiser l’augmentation inéluctable des cours d’hydrocarbures », explique Paolo Frankl. Comme d’autres pays en Amérique latine, le Brésil attire donc de nombreux investissements « durables ».

Les Etats-Unis ont longtemps offert les mêmes conditions de marché, jusqu’à ce que le succès du gaz de schiste fasse baisser le prix du méga wattheure à 40 ou 50 dollars. Imbattable. « Quelques fermes éoliennes bien ventées parviennent encore à se monter, constate Eric Scotto. Depuis peu, les banques autorisent aussi les producteurs à vendre une partie de leur production sur les marchés spot, ce qui permet d’aller chercher des prix plus élevés. »

Une double valorisation de la ressource

La biomasse est une énergie déjà largement employée dans le monde pour produire de la chaleur, par combustion après séchage de la matière ou méthanisation du biogaz. Elle permet, de plus en plus, une production économique d’électricité lorsqu’elle est associée à la valorisation de la chaleur associée (cogénération) et que la ressource est bon marché. On retrouve cette conjonction dans les pays nordiques, qui profitent de leurs forêts pour chauffer et éclairer leurs villes. L’industrie en a compris l’intérêt depuis longtemps : les déchets agricoles, les résidus papetiers ou de scierie alimentent des centrales dans les Landes en France (pin), au Brésil (bagasse) ou en Malaisie (déchets du riz).

Souce : Les Echos

 

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